VIII.– KITAMOTO : Le lundi 8 avril, Nanako et moi prenons le train pour nous rendre chez ses parents, à Kitamoto à 100 kilomètres au nord de Tokyo, ce qui, à partir de Shingu, représente une journée entière bien que nous ayons emprunté le Shinkansen entre Nagoya et la capitale. Malgré la très grande vitesse, nous avons le temps d’admirer les paysages, surtout des villes à n’en plus finir et puis des champs de thé. Malheureusement, à l’approche du mont Fuji, le temps s’est couvert et la pluie est tombée. Ce n’est que partie remise…
La Maman de Nanako nous accueille en compagnie de ses deux petites-filles, Ayané et Misa, et de leur chien. Ils logent à l’occidentale dans une maison sur deux niveaux. La promiscuité avec les voisins est grande, mais au Japon c’est normal. L’important, ce n’est pas l’extérieur mais le cocon familial. Grâce à leur grand respect de l’humain et de la nature, les Japonais semblent très bien vivre cette promiscuité.
Après une bonne nuit au sein de cette famille sympathique et accueillante, je prends le train pour Tokyo.
IX.– TOKYO : Mardi 9 avril, changement de décor radical : je suis dans la capitale moderne du Japon, ville tentaculaire, démesurée et surpeuplée — 9 millions d’habitants, une vraie marée humaine —, où les immeubles de verre et d’acier sont plus hauts les uns que les autres et côtoient des temples séculaires avec leur pagode. Le temps m’étant compté, je décide de prendre de la hauteur pour avoir une vue d’ensemble. Pour cela, rien de tel que de monter en haut de la Tokyo Sky Tree (photo ci-dessous à gauche), tour de radiodiffusion qui culmine à 634 mètres, avec deux plateformes panoramiques, l’une à 350 mètres et l’autre à 450 mètres. L’émotion me gagne car j’aperçois, à 106 kilomètres de là, le mont Fuji, un volcan qui s'élève à 3.776 mètres et dont les Japonais ont fait la demeure des dieux. Le spectacle est grandiose, mais mon appareil photo peine à saisir sa silhouette enneigée.
Je redescends sur le plancher des… bœufs de Kobé pour voir le sanctuaire du Senso-ji et son Kaminari-mon (porte du tonnerre) avec son immense chochin (lanterne) de papier de plus de 670 kilos (photo ci-dessous à droite).